NOTES
Pour la vente de Dunkerque: article CHARLES II du Dictionnaire de Chaudon et Delandine: « Le parlement d'Angleterre lui assigna un revenu de douze mille livres sterlings. Charles, malgré cette somme, & une forte pension de la France, fut presque toujours pauvre. Il vendit Dunkerque à Louis XIV deux cent cinquante mille livres sterlings. Sa prodigalité, son irréligion, ses moeurs déréglées, déshonorèrent son règne, & les qualités brillantes & aimables qui l'auroient rendu un des premiers princes de l'Europe. »
La profanation de la dépouille de Cromwell, déjà indiquée en II, 3, 3, appartient à l'histoire. On peut douter que Hugo ait su ou ait cru tout ce qu'indique l'étrange page de Wikipedia sur la « tête d'Olivier Cromwell », et aucun des dictionnaires qu'il utilise ne dit mot de l'exhumation du Protecteur d'Angleterre, ni non plus les biographies de Cromwell par Guizot et par Villemain que Hugo avait utilisées pour son drame. Mais Voltaire, dans l'Essai sur les moeurs, dont il y avait trois exemplaires à Hauteville House, signale la violence de la vengeance: « (8 mai 1660) Charles II, rappelé ainsi en Angleterre, sans y avoir contribué que de son consentement, et sans qu’on lui eût fait aucune condition, partit de Bréda, où il était retiré. Il fut reçu aux acclamations de toute l’Angleterre; il ne paraissait pas qu’il y eût eu de guerre civile. Le parlement exhuma le corps d’Olivier Cromwell, d’Ireton son gendre, d’un nommé Bradshaw, président de la chambre qui avait jugé Charles Ier. On les traîna au gibet sur la claie. De tous les juges de Charles Ier, qui vivaient encore, il n’y en eut que dix qu’on exécuta. Aucun d’eux ne témoigna le moindre repentir; aucun ne reconnut le roi régnant: tous remercièrent Dieu de mourir martyrs pour la plus juste et la plus noble des causes. Non seulement ils étaient de la faction intraitable des indépendants, mais de la secte des anabaptistes qui attendaient fermement le second avènement de JésusChrist, et la cinquième monarchie. [Note:] Charles II eût montré une meilleure politique en ne permettant aucune recherche contre ces misérables, et en ne leur laissant pas l’honneur de mourir avec un courage qui diminuait l’horreur de leur crime. Il eût été plus noble de vaincre Cromwell, que de faire traîner son cadavre sur la claie. On a prétendu que Charles II avait même payé des assassins pour faire périr quelques-uns des meurtriers qui s’étaient retirés dans les pays étrangers. » (t. 4, chap. 182: De l'Angleterre sous Charles II.)